Enchanté de vous rencontrer enfin, mademoiselle jacq. On m'a toujours dit que votre prénom était vraiment jolis : izya. Votre jeunesse vous sied toujours au teint, parce que vous arborez vos vingt-quatre ans. Dans la presse ou dans la ville, on vous surnomme izy. Par ailleurs, vous exercez le métier de photographe, mannequin et vous en semblez fière. Vous êtes d'ailleurs tendance vintage. Après ce petit résumé de votre personnage, nous pourrons passer aux choses sérieuses ! Oh, j'oubliais, votre statut amoureux. Vous êtes en trouple, tu sais le couple, mais à trois. trouple quoi.

HYPNOSE ▬ Vous avez accepté une interview par Hypnose. Mais qu'en pensez-vous de ce magazine, véritablement ?.
INVITE(E) ▬ hypnose, c'est hypnose, un magazine jouissant du malheur d'autrui, qui se fait de l'argent en s'immisçant dans la vie de ceux qui n'ont rien demandé. en fait, non, j'en pense rien du tout. toute façon que se soit hypnose ou un autre, il faut bien un torchon écrit par des frustrés pour s'intéresser à la vie de dites célébrité.

H ▬ De nombreuses rumeurs circulent sur vous dans les médias people, vous n'êtes pas sans le savoir. Qu'en pensez-vous ?
I ▬ franchement j'en ai rien à faire. vrai, faux, qu'importe, je connais la vérité, je connais ma vie. je n'ai pas besoin de l'approbation des autres pour faire un pas en avant ou en arrière. alors rien, j'en pense rien. sûrement est-ce dû à l'accident, je n'ai pas l'impression de connaître la jeune femme dont-ils parlent.

H ▬ Surtout, comment êtes-vous, en dehors de ce qui disent les médias à votre propos ?
I ▬ déjà, je ne sais pas ce que disent les médias de moi. je ne le lis pas, je ne veux pas le savoir. je me considère donc comme une jeune femme appartenant au commun des mortels.

visage d'ange irréaliste, tu incarnes la pureté. (+) tu gardes pour toi tout ce que tu ressens, tu encaisses sans rien dire. (+) mais tu ne t'empêches pas à user de franchise, t'essayes juste de ne pas être de blessante (+) toujours besoin d'être occupé avec tes mains, tu la passes tous le temps dans tes cheveux. (+) chaque matin et chaque soir, tu te laves le visage à l'eau froide. résultat, t'as une peau parfaite (+) t'as peur des bananes. (+) trop d'hôpital, tue l'hôpital. depuis ton accident, ça ne passe pas,tu fais de ton mieux pour éviter d'y retourner. médecin, salle d'attente, non merci. (+) toujours ton appareil photo sur toi, tu peux en prendre mille sans faire de grands efforts. (+) t'as une peur des insectes depuis que ta sœur profitant de ton sommeil t'as mis une chenille morte dans ta bouche. de la protéine, qu'elle disait. (+) comme chaque être humain tu es faites de qualité et de défaut. (+) tu ne fumes pas, tu ne trouves pas que c'est saint (+) tous les jours, tu fais du yoga. (+)


H ▬ Et par ailleurs, quelles sont les rumeurs qui circulent sur vous dans la presse people ?
I ▬ je ne saurais pas vraiment vous dire, comme j'ai pu m'expliquer précédemment, je ne lis pas ces bêtises, alors en plus en connaître les rumeurs. dur. mais bon, il m'est tout de même déjà arrivé d'entendre ou de lire par mégarde certains propos. côme le fait que je suis enceinte, que je vais me marier en sicile avec mon copain, qu'il ne me reste que un an à vivre, que je me lance dans la chanson, que la maison de lingerie victoria secrets a fait de moi sa nouvelle égérie, que j'ai fait la fête avec karl lagarfield, bref, il y en a trop, c'est épuisant.

H ▬ Si vous aviez le porte-parole de toute la presse people devant vous, que lui diriez-vous ?
I ▬ rien. qu'il continue de parler de moi, si ça lui permet de nourrir sa famille au détriment de ma vie. chacun paie son pain comme il peut, je ne vais pas détruire son métier, tout simplement par caprice, je ne suis pas la seule dans ce cas et je ne serais pas la dernière.

vivante, tu avances à grandes enjambées. aimante de la vie, celle-ci te le rend bien. souriante, tu suis cette ombre que tu accompagnes jusqu'au kiosque. vogue, voici, elle, public, ses yeux pétillent. tu l'as amené dans son paradis. avide, elle ne loupe pas une miette de ses nombreuses couvertures. tu souris, tu connais la suite. de quatre ans ta cadette, grande observatrice, elle fait de toi ce qu'elle veut. « je ne comprendrais jamais ce que tu peux trouver de ci intéressant dans ses torchons. » oui, définitivement, tu ne comprends pas son intérêt pour ses magazines. pour toi, il s'agit juste de bout de papier entassé, racontant la vie inintéressante de soit disant célébrité. mensonge ou vérité, dépenser le peu que tu gagnes d'argent de poche dans ces torchons, très peu pour toi. « tu ne peux pas comprendre, nous ne sommes pas du même monde. eux, ils le peuvent. on est pareil. » doucement, tu ne peux t'empêcher d'échapper un léger petit rire. c'est dans des moments pareils que tu la trouves tout simplement mignonne, jeune et encore innocente. d'une certaine manière, tu envies cette innocence qui t'a été enlevé bien trop tôt, sous prétexte que tu es une aînée. « si je t'écoute j'ai l'impression que tu es entrain de m'annoncer que le but de ta vie c'est de devenir célèbre. connue et reconnue de tous. toujours suivis de photographe que tu le veuilles ou non. de lire et d'entendre les rumeurs les plus absurdes à ton sujet. c'est ça que tu veux réellement ? » tu détournes ton regard sur elle croisant au passage le sien t'y perdant le temps d'un instant, le temps d'une réponse. « oui. » tu n'avais pas souhaité en entendre d'avantage, à tes yeux ce n'était juste qu'un rêve d'enfant, encore dans son âge innocent.  inimaginable, cette célébrité c'est toi qui la côtoie tous les jours. dorénavant où que tu ailles on te suit, on déforme tes mots, tu es Izya Jacq, photographe prisée de tous, mannequin aimée de tous.

vivre. mourir. réponse sans question. aléa de la vie. tragique, votre amour sera. trouble de l'excellence, vitesse du son, partout tu le suivras. son ombre tu es. côme une épave, tu ne vis que pour lui, il te le rend avec respect. tu l'aimes, il t'aime. amour impossible. interdit, tu en payeras le prix de cet affront que vous avez donné à mère l'amour, il fait noir.
tu n'es plus. aussi nouvelle qu'un nouveau né, tu ne t'appelles pas. c'est le trou noir, le vide, la poubelle, il n'y a plus rien, tout s'est envolé. dans cette affreuse chambre d'hôpital, le monde défile avec qu'un seul nom en tête, Izya. toi, en somme, mais elle ne te parle pas. très vite tu comprends que cette fille que tout le monde semble connaître, est loin, très loin de toi depuis cet accident. c'est trop dur, tu te sens vide, incomplète. les albums défilent sous tes yeux, les anecdotes, mais rien ne te reviens en mémoire, tu perds espoir. tu pleures, une fois, deux fois, trois fois, puis là tu arrêtes de te voiler la face, Izya Jacq tel qu'elle était avant, n'est plus. désorientée, tu réapprends à vivre. tâche difficile quand tout le monde ne pense qu'à cette fille dont tu n'as aucun souvenir. t'éloigner te semble être plus approprié. accompagné de la seule chose dont tu sembles te souvenir, tu te plonges corps et âmes dans ce qui t'entoure à l'aide de ton merveilleux appareil. un appareil mémorisant tes nouveaux souvenirs. ne plus oublier, c'est ce que tu aspires, capturant chaque mouvement, chaque émotion. inscrivant l'instant présent dans de simple petite note. non, plus jamais tu n'oublieras. 

voleuse du rêve de ta sœur, tu es connue et reconnue de tous. ton nom résonne, ton visage est imprimé, ta vie est ré-écrite. 

six mois dans le vide, découvrant la vie une nouvelle fois, tu es arrachée de l'amnésie un peu trop tôt. oui, trop de souvenirs, trop de monde, trop de souffrance, trop de lui. il est partout. tu l'as dans le peau. s'en est violent. dans ta tête ça ne cesse de défiler, ta vie avec lui, ses je t'aime, son souffle, sa présence, l'accident... tu pleures sans t'arrêter, tu lui en veux de t'avoir laissé, tu te sens comme un jouet, mais tu ne veux pas t'abandonner. alors tu attends patiemment de le revoir, gardant égoïstement ta mémoire retrouvée. tes réveilles aux côtés de Jamie ne sont plus les mêmes, tes sourires auprès d'Elvý semblent différent, ta honte auprès de Odile s'accentue, tu te souviens, tu sais d'où tu viens, tu sais qui tu es. Izya Jacq.